Le Marchand de Venise

Résumé

Pièce de William Shakespeare.
Amoureux de Portia, belle et riche héritière, Bassanio, gentilhomme désargenté, s'efforce d'obtenir sa main. Pour l'aider, son ami Antonio marchand chrétien, emprunte une somme de 3000 ducats à l'usurier juif Shylock qui lui demande, en cas de non remboursement de la dette, une livre de sa chair. Le jour de l'échéance, la dette n'étant pas réglée, Shylock exige l'exécution de la clause. Mais l'habileté de Portia, déguisée en « docteur de droit civil», confond l'usurier retors et sauve Antonio Shylock, ridiculisé, spolié et trahi par sa fille qui a rejoint le camp des Chrétiens, s'en va seul tandis que les jeunes gens, loin des tracas du commerce et du fracas des procès, s'abandonnent à la félicité, aux sons - joyeux et graves à la fois - d'une musique qui évoque non seulement l'harmonie terrestre retrouvée mais aussi l'harmonie céleste dont elle est l'éco.

Commentaires

« Le Marchand de Venise  porte... »

« Le Marchand de Venise  porte toutes les tentations et toutes les tensions. Ses personnages sont des êtres humains avec toutes leur complexité. C'est une pièce débat. Pour moi, c'est cela la grandeur de l'art dramatique. Une pièce est quelque chose qui provoque. Le théâtre à message est un théâtre mort !

Le théâtre doit être un réveil-matin de la pensée et des émotions....Ainsi en sortant du « Marchande de Venise », on se pose simplement la question : qui a tort, qui a raison ? Qui plus est, je crois que dans mon petit chemin d'écrivain, c'est bien de se frotter à un génie......

Je pensais que le spectateur de 1995 devait recevoir la pièce de Shakespeare comme si elle avait été écrite aujourd'hui. J'ai donc voulu éviter les archaïsmes de langage ou de référence, en cherchant surtout la fidélité à l'esprit dramatique de Shakespeare plus qu'à la lettre. Si une plaisanterie ne peut pas être traduite, il faut inventer un équivalent contemporain. Mais j'avoue que je suis plus à l'aise avec Shakespeare qu'avec l'anglais. »

Eric-Emmanuel Schmitt

Critiques

Le Figaro - « Le Salé et le sucré »

« Shylock est un rôle dramatique dans une comédie, souligne Michel Blanc. Il a les défauts qu'on lui oblige à avoir. Ce contrat qu'il propose n'est pas diabolique, il prête de l'argent à Antonio et Bassanio qui le méprisent et déjà c'est une vengeance pour lui. Le Marchand alterne le salé et le sucré, ce qui n'est pas habituel en France. Il ya des moments intensément dramatiques et d'autres proches de la truculence. »

Caroline Jurgenson

Le Canard enchainé - « Le Marchand de Venise »

... La pièce nous happe, proche, directe, actuelle. Le gouffre des siècles s'abolit d'autant mieux qu'Eric-Emmanuel Schmitt, le brillant auteur du Visiteur nous a concocté une nouvelle traduction d'une efficacité parfaites.... Si cette grêle de compliments (mérités) pouvait aider le spectacle à venir à Paris- et à tourner-, se serait que justice.

Bernard Thomas

Le Point - « Le Marchand de Venise »

« J'ai du mal avec l'anglais mais je parle très bien Shakespeare », plaisante Schmitt. Il découvrit les pièces du grand Will en écoutant dans sa jeunesse les disques de la Royal Shakespeare Company au British Council de Lyon, et son adaptation est extrêmement moderne : vocabulaire, humour, métaphores y sont mis au goût du siècle, et des coupes franches donnent à la pièce une inédite nervosité. « Que le spectateur de 1995 se trouve comme le spectateur de 1596 en état de découverte et de surprise, explique Schmitt. Adapter Shakespeare, c'est lutter contre l'éloignement. » Un choix parfaitement en phase avec la mise en scène De Jean-Luc Tardieu.

Christophe Barbier

Publications

Publié en français dans la collection MCLA

Au théâtre

Créé à Nantes à L'Espace 44 en Janvier 1995
Avec Michel Blanc
Mise en scène: Jean-Luc Tardieu