Libres sont les papillons

Résumé

En apparence, ils sont normaux ; en réalité, ils cachent un secret. Quentin, vingt ans, vient de s’installer dans un studio à Paris. Sa voisine, Julia, même âge, libérée et rigolote, a envie d’une aventure avec lui tandis que Florence, la mère protectrice, rôde pour faire revenir son fils à la maison. Tous aiment, mais aiment maladroitement, en se faisant mal… Libres sont les papillons ? Une comédie aussi drôle que touchante, un véritable classique contemporain de Broadway adapté dans le Paris d’aujourd’hui par Eric-Emmanuel Schmitt.

Critiques

Le Parisien - « Drôle et touchant **** »

Aveugle de naissance et compositeur en herbe, lui a quitté le cocon maternel pour se débrouiller seul dans un petit studio de Barbès, à Paris, avec interdiction faite à maman de venir le voir pendant deux mois. Elle, mariée à 16 ans et aussi vite divorcée, bordélique et décomplexée, rêve de devenir comédienne.


Voisins de palier, Quentin et Julia se rencontrent, improvisent un pique-nique sur le sol de l'appartement, succombent... Et là-dessus débarque la mère poule.

Ecrite par l'Américain Leonard Gershe et adaptée par Eric-Emmanuel Schmitt, la comédie « Libres sont les papillons » joue habilement les funambules entre rires et émotions, au gré de dialogues percutants, de mises au point intenses et de métamorphoses salutaires.

S'il est question pour la mère écrivaine (très juste Nathalie Roussel) et son fils (éblouissant Julien Dereims) de couper le cordon, Anouchka Delon apporte sa fraîcheur et une spontanéité désarmante à Julia. Elle offre à cette fille libérée qui n'ose pas aimer plus de profondeur que ses mèches de cheveux en kit jusqu'à la rendre touchante.

Ca.D

Pariscope - « Jolie comédie »

La pièce de Leonard Gershe fait partie de ces comédies douces-amères capables de vous faire sourire autant que de vous émouvoir. Ecrite en 1969 et remise au goût du jour par Eric-Emmanuel Schmitt dans une adaptation moderne, elle est truffée d’expressions et de références actuelles qui la font entrer dans le Paris du XXIe siècle. L’auteur américain nous fait assister à un marivaudage enjoué sur lequel se greffe une réflexion sur le handicap, la normalité et l’autonomie d’un jeune aveugle. Atteint de cécité dès sa naissance, Quentin n’est pas le seul que la vie ait blessé... Julia, sa charmante voisine, n’a pas non plus été épargnée. Libérée et indépendante mais prématurément blasée, la jeune femme s’est forgé une carapace pour parer les coups bas de l’existence. Une handicapée de l’amour, en quelque sorte... Un peu comme Florence, la mère ultra-protectrice de Quentin qui, craignant pour l’avenir et le bonheur de ce ls tant aimé, a bien du mal à accepter son envol. Dans le décor très réussi de Stéfanie Jarre, ces trois-là vont devoir, chacun à leur façon, combattre leurs peurs et apprendre à se faire confiance pour tenter d’avancer plus sereinement. Jean- Luc Moreau orchestre avec force et dans une belle fluidité cette jolie comédie. Ici tout file vite et, à voir les sourires dans la salle le plaisir est communicatif. Il faut dire que sur scène, Anouchka Delon et Julien Dereims forment un couple attachant. La jeune comédienne campe avec beaucoup de naturel cette extravagante et pétillante Julia. Lui, se sort à merveille d’une composition loin d’être évidente. Quant à Nathalie Roussel, elle est totalement convaincante dans le rôle de la mère et nous comble de ses reparties. Guillaume Beyeler, dans une partition plus restreinte, les accompagne avec le même enthousiasme.

Dimitri Denorme

Au théâtre

Au théâtre RIVE GAUCHE à Paris à partir du 15 janvier 2016.