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Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent
Résumé
Un jour, lors d'une exposition de masques, Beethoven revient dans la vie d'Eric-Emmanuel Schmitt : l'écrivain se rappelle l'avoir aimé passionnément autrefois, pendant son adolescence.
Pourquoi Beethoven s'est-il éloigné ? Pourquoi l'homme d'aujourd'hui n'éprouve-t-il plus ces émotions, ce romantisme, ces orages intérieurs et cette joie ? Qui a disparu ? Beethoven ou nous ? Et qui est l'assassin ?
Ce texte est suivi de Kiki van Beethoven, l'aventure d'une femme, la soixantaine rayonnante, laquelle va, grâce à la musique, changer sa vie ainsi que celle de ses trois amies. Une fable sur la jeunesse perdue et les secrets ensevelis.
Critiques
La Libre Belgique - « Un essai lumineux où il conte ses “retrouvailles” avec le génial compositeur. »
Le plus beau des dons d'Eric-Emmanuel Schmitt, c'est la clarté. Ses livres, ses pièces de théâtre nous parlent dans une langue limpide, qu'étoilent ci et là des formules qui visent - et touchent - le cœur avant l'esprit. S'il est philosophe de formation, poète, Schmitt l'est de naissance : cela transparaît comme jamais dans ce récit dont le titre (guère heureux) reprend une réflexion qu'à l'adolescent Eric-Emmanuel martelait son autoritaire professeure de piano, à Lyon. Par "crétins", suppose-t-il, cette ex-cantatrice désignait les indifférents, les blasés, les cyniques, les nihilistes. Avec tendresse, humour, passion, le dramaturge à succès (planétaire) du "Visiteur" et de "Oscar et la dame rose" détaille ses "retrouvailles" avec un Beethoven dont il s'éprit de l'œuvre à quinze ans, pour à vingt s'en éloigner durablement. Il ne la redécouvrit que naguère, lors d'un séjour à Copenhague où une exposition sur les masques réservait une salle entière au compositeur de la "Neuvième symphonie" que Schmitt célèbre ici au fil de pages lumineuses que rythment ses battements de cœur.
En 2005, il publia "Ma vie avec Mozart", premier volet d'une série où s'inscrit ce Beethoven avant, annonce-t-il déjà, des essais non moins subjectifs sur Bach et Schubert. Une série intitulée "Le bruit qui pense", mots par lesquels Victor Hugo définissait la musique; mais pour Schmitt, elle est aussi "du bruit qui fait penser" : aux yeux du nouvelliste de "Concerto à la mémoire d'un ange", "Bach, Mozart, Beethoven, Chopin ou Debussy ne se réduisent pas à des fournisseurs de sons : ils sont aussi des fournisseurs de sens". En sa seconde partie, le livre contient "Kiki van Beethoven", comédie-monologue (davantage que pièce) qui sera créée à Paris le 21 septembre, au Théâtre La Bruyère, interprétée par Danièle Lebrun.
Francis Matthys
Les Dernières Nouvelles d'Alsace - « Du grand É-E-Schmitt »
« …Éric-Emmanuel Schmitt complète l’opinion que nous nous faisions à la lecture de son premier ouvrage sur Mozart: malgré ses multiples tropismes, on le découvre grand musicologue presque musicographe tant les décryptages d’oeuvres qu’il nous offre paraissent inspirés par la plume des plus grands critiques musicaux.
S’y ajoutent l’humeur de l’auteur, ses pertinences et impertinences. Du grand É-E-Schmitt! Qui nous promet bientôt la compagnie de deux autres compositeurs, Bach et Schubert. »
Bernard Delattre
Le Parisien - « « Beethoven nous aide à relever la tête » »
Si vous achetez le dernier livre d’Eric-Emmanuel Schmitt, « Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent », vous aurez une triplette sur le compositeur : un essai réjouissant à la première personne, une pièce de théâtre (« Kiki van Beethoven ») et un CD d’extraits de l’œuvre du musicien.
L’auteur nous explique son amour pour Beethoven.
Le titre de votre dernier livre n’est-il pas provocateur ?
ÉRIC-EMMANUEL SCHMITT. Il est insolent, c’est ce qui me plaît. C’est une phrase qu’avait dite ma professeur de piano. Elle m’avait à la fois choqué et séduit. Choqué parce que je m’étais dit : « Merde, si on n’est pas un génie on n’a pas le droit de vivre! » Séduit parce qu’elle signifiait : « Prenons les choses par le haut ».
Pourquoi Beethoven vous parle-t-il tant ?
Il est la joie, le courage, la noblesse de la pensée. A un moment donné, je ne pensais plus qu’un homme pouvait changer sa vie ou celle des autres, j’avais ce sentiment très contemporain d’être broyé. Avec lui, j’ai retrouvé l’exaltation. Oui, nous dit-il, on peut être victime de coups durs, mais notre devoir est de relever la tête.
Si vous deviez expliquer votre succès, que diriez-vous ?
Je cherche dans mon expérience ce qu’il peut y avoir de commun avec les autres. Pas ce qui m’est singulier. Et surtout, je crois que j’ose le mélange de l’émotion et de la réflexion.
En utilisant la fable et la parabole…
La fable, j’adore ça! Elle nous touche au plus profond. Elle est comme la musique : elle investit l’imagination, le cœur, elle est capable de nous transformer.
C’est l’optimisme qui vous guide ?
Dans une époque qui valorise le pessimisme — on a l’air plus intelligent! — je n’ai rien trouvé de mieux qu’être optimiste!
Quel est votre objectif, au fond ?
J’ai envie de transmettre ce qui m’a été donné. En ne lâchant personne. Je viens d’une famille tout ce qui a de plus simple avec deux grand-mères qui avaient quitté l’école à 14 ans parce qu’il fallait travailler. L’une a été repasseuse et l’autre faisait des ménages. Je voulais que mes livres leur parlent autant qu’à mes amis qui sont docteurs en ceci ou en cela…
PROPOS RECUEILLIS PAR P.V.
Ici Paris - « Un texte à la fois drôle et percutant. »
Lors d'une exposition de masques, Beethoven revient dans la vie de l'auteur. L'écrivain se rappelle l'avoir aimé à la folie, surtout pendant la période de son adolescence. Aujourd'hui, dans ce petit livret, il s'interroge : pourquoi Beethoven s'est-il éloigné ? Pourquoi ne parvenons-nous plus à éprouver les émotions d'antan ? Où sont passés ce romantisme, ces orages intérieurs et cette joie ? Qui a disparu : Beethoven ou Eric ? Et qui est l'assassin ? Un texte à la fois drôle et percutant.
Le Journal du Dimanche - « Une Kiki allegro »
Ses livres se classent parmi les meilleures ventes et sont traduits dans 43 langues. Ses pièces connaissent le même succès. Trois molières ont salué en 1993 son entrée dans le monde du théâtre. Eric-Emmanuel Schmitt est aujourd’hui l’auteur français le plus joué à l’étranger, devant Molière et Feydeau. L’ogre, dont il possède la carrure, a la cinquantaine sereine et bienveillante. Il n’en finit pas d’aborder avec bonheur les formes artistiques les plus diverses et les sujets les plus différents. Alors qu’il n’a pas tout à fait terminé un cycle triomphal sur les religions, il en a entamé un second sur la musique. Après Mozart, voici Beethoven. D’abord, au Théâtre La Bruyère, où Danièle Lebrun seule en scène interprète Kiki van Beethoven. Puis avec un livre, Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent… (*)
Sur les planches, son Beethoven se révèle « maître de vie, guérisseur des âmes ». Kiki est une sexagénaire dont la vie a verrouillé les émotions, comme celles de trois de ses copines. Un hasard la met en présence d’un masque du compositeur. Les quatre mamies, en retrouvant leur capacité à écouter sa musique, vont se réconcilier avec elles-mêmes. « Beethoven, c’est la célébration de la joie. Il a eu une vie pourrie, sourd à 27 ans, coupé de la vie sociale, de ses amis, de son amour, auquel il n’a pas voulu imposer son infirmité mais il a laissé un extraordinaire Hymne à la joie… Jubiler de ce qui est, même si c’est peu, plutôt que regretter ce qu’on n’a pas. »
Un écrivain passionné par la scène
Après avoir écrit Kiki, Eric- Emmanuel Schmitt, qui tient un journal, s’est interrogé « pour savoir ce qu’il avait voulu vraiment dire ». D’où cet ouvrage qui traite de la formidable énergie dégagée par la musique du compositeur en contraste avec les postures des « crétins » de toute obédience. Un cheminement qui résume la trajectoire de l’auteur qui voue depuis l’enfance une passion à la scène. « Ses contraintes m’ont épanoui avec ses limitations dans le temps, le nombre réduit de personnages… Au contraire, le roman offre une liberté si grande que ça paraît vertigineux. » Le thème de la pièce, il l’a trouvé en poussant par hasard la porte d’un musée danois qui exposait des bustes et masques de Beethoven. « Une trappe s’est ouverte. J’ai imaginé cette pièce qui racontait comment on peut se couper de ses affects, de son passé, comment par volonté de contrôle de soi absolu, on peut passer à côté de sa vie. »
Il en a fait une comédie monologue et a chargé Danièle Lebrun de la jouer, car l’actrice était déjà de la distribution de La Nuit de Valognes, il y a vingt ans. « Elle est drôle, d’une grande élégance : un joyau de pudeur et de féminité. Cette fois, elle porte le texte toute seule, elle fait tous les personnages. » Le théâtre du dramaturge se rapproche ici encore plus de l’univers des contes. Pour Eric-Emmanuel Schmitt : « Beethoven incite à travailler la fraîcheur en soi. A vivre chaque jour comme si c’était la première fois. Cette vraie philosophie de vie, j’y crois, et en tout cas, je l’exerce. »
Jean-Luc Bertet
Le Pélerin - « Symphonie et sentiments »
Le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt est un court essai vivifiant, suivi d'une pièce, dont le thème commun est le compositeur Beethoven.[...] L'ensemble constitue un hommage à la musique du grand homme mais surtout une réflexion sur ce qu'apporte l'art à nos vies ordinaires.
Télé 7 jours - « Quand je pense que Beethoven est mort... »
On peut adorer Wolfgang- Ma vie avec Mozart était un chef d'oeuvre-, et apprécier Ludwig. Avec la même gaïté, l'auteur nous pousse à (re)découvrir le génie allemand: humanisme, courage et joie forgent sa morale. Et de réhabiliter son unique opéra, Fidelio, véritable manifeste contre l'arbitraire.
P.L.
Télé Loisirs - « Quand je pense que Beethoven est mort »
Après Mozart, Eric-Emmanuel Schmitt compose un hymne à la joie au célèbre musicien allemand.[...] Cet essai, agrémenté d'un Cd d'extraits d'oeuvres du compositeur, se lit comme une symphonie avec rythme, fantaisie, poésie, percussion. Ressort de la petite musique de Schmitt, sa philosophie de la vie.
S.B.
Sud-Ouest - « Un Hymne à la joie »
Hier au Grand Théâtre, Eric-Emmanuel Schmitt a joué les duettistes avec Laurent Croizier dans un échange autour de Mozart et Beethoven.
Eric-Emmanuel Schmitt est un homme suspect. Un écrivain dont chaque roman dépasse le million d'exemplaires, et qui en plus, fait de la littérature avec des bons sentiments. Première leçon, Aristote. La comédie pointe ce qu'il y a de petit en l'homme. La tragédie, ce qu'il y a de grand. Hier soir, au Grand Théâtre de Bordeaux, il y avait à la fois l'un et l'autre. Et de la philosophie. Et bien sûr, de la musique. Et, cerise sur le gâteau, une désopilante explication de texte de « La Chèvre de M. Seguin », palimpseste de la vie de Beethoven.
Sauvé par Mozart
On a peu parlé des livres les plus connus de Schmitt, hier soir. Il était question de « Ma vie avec Mozart » et de « Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent ». Parmi ces « crétins », ceux qui vilipendent un titre que Schmitt a emprunté à son premier professeur de piano, Mme Vo Than Loc, une Dalila effrayante et extraordinaire. Schmitt a découvert la musique « tardivement », à 9 ans, après des années terribles : sa sœur assassinait la « Lettre à Élise » sur le piano familial. Puis, à 15 ans, Mozart l'a sauvé de « l'envie de partir ».
Schmitt a exposé avec une aisance déconcertante le génie de Beethoven, qui, avec « Pom popo pom » a composé une œuvre à l'architecture géniale : « Beethoven donne foi en l'homme. Avec lui, Dieu peut prendre des vacances ». La différence avec Mozart ? L'un impose son génie, l'autre ouvre la porte, justement, avec ces quatre petites notes… Intermède avec la Sonate n° 5 en fa majeur, un « Printemps canaille » interprété par Sophie Treboul et Stéphane Rougier, piano et violon. Pour comprendre « l'héritage mozartien de Beethoven ».
À 20 ans, Schmitt avait perdu Beethoven. L'a retrouvé un soir d'ennui à Zurich en allant, par désœuvrement, écouter « Fidélio ». L'apothéose des bons sentiments. La gloire de la vertu et de l'amour conjugal. Extrait en video du « Fidelo » donné par l'Onba en 2007. Et retour sur ce Beethoven de l'Hymne à la joie, né pour le malheur qu'il a combattu avec la joie. Sourd à 28 ans, il compose sans jamais l'entendre cette Sonate dite au clair de lune. Il compose par amour pour une Gulietta, dont il sait qu'elle ne l'aimera jamais. Sophie Treboul joue cette sonate avec ce qu'il faut de tendresse déchirante. Moment d'émotion très intense, Eric-Emmanuel Schmitt se trouble, ferme les yeux, sa tête se détourne. Il appellera lui-même le retour des musiciens sur scène à la clôture de cette heure. Surtout celui de la pianiste. L'heure a duré 80 minutes. On attend le retour de Schmitt sur Bach, on l'a compris, ces deux-là ont vraiment des rapports très forts.
« Une heure avec » est un rendez-vous lancé l'an dernier par Albéric de Bideran, et quelques complices, dont l'excellent Laurent Croizier, directeur artistique de l'Onba et remarquable orateur sur scène.
is.de montvert-chaussy
Dimanche express - Belgique - « Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent. »
"Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent.” Ainsi disait Mme Vo Than Loc, professeur de musique du jeune Éric-Emmanuel Schmitt. “Eh bien, elle avait raison. Plus que jamais, nous avons besoin de Beethoven.” Avec un CD pour écouter en lisant.
Les compositeurs sont des “fournisseurs de sens”, car “la musique touche, elle fouille, tourneboule et modifie l’humain, l’atteignant au plus profond”. Après avoir évoqué sa vie avec Mozart et en attendant Bach, E.-E. Schmitt fait revivre Beethoven. Sa plume alerte crée des formules fortes, des images rythmées, comme Beethoven créait des symphonies.
Beethoven fut intensément présent au jeune Éric-Emmanuel durant cinq années. Dans les heures de désarroi, il lui insufflait son incroyable énergie, lui redonnait l’appétit, l’allégresse, lui rouvrait le chemin de l’avenir : “Oui, je créerai à mon tour ! Oui, j’aurai la force d’incarner mes rêves. Il me lavait de ma mollesse, de ma passivité.” Puis il s’éclipsa. “Son départ coïncida avec la fin de ma longue adolescence.” Vint alors la redécouverte à Copenhague, dans une salle de musée, consacrée au compositeur viennois. “Ébranlé, je frissonnais quelques secondes, incapable de bouger d’un pas. (…) Notre histoire resurgissait, avec sa vigueur, sa violence, sa richesse exceptionnelle.” L’écrivain bruxellois se considère aujourd’hui comme son obligé, car il l’aide “à concevoir un humanisme moderne, un optimisme qui concilie sens du tragique et espoir en l’avenir”.
Bach, estime Schmitt, c’est la musique que Dieu écrit. Mozart, celle que Dieu écoute et Beethoven, c’est la musique qui convainc Dieu de prendre congé. “Avec Beethoven, Dieu perçoit que l’art ne parle plus de lui, ne s’adresse plus à lui, il parle des hommes et s’adresse aux hommes”. À la foi en Dieu, Beethoven substitue la foi en l’homme (sans pour autant cesser d’être croyant). C’est la première musique humaniste de l’Histoire.
Une musique humaniste
Mais qu’est-ce qu’un homme ? “Celui qui se pose cette question, justement. Être un homme, c’est trimbaler ces interrogations incessantes. Être un homme, c’est porter dans sa chair le lieu problématique de tous les problèmes”, répond l’écrivain en des pages fulgurantes. Et Beethoven semble ajouter : “Le but n’est pas de changer la condition humaine en devenant immortel, omniscient, tout-puissant. Non, le but est d’habiter la condition humaine.” Pour cela, il faut d’abord accepter nos fragilités, nos défaillances, nos tourments…
Frappé, à 26 ans, par la surdité, Beethoven écrivit son oeuvre entière – à part ses trois premiers opus – affligé par ce handicap. Privé de liens sociaux, amicaux, conjugaux, condamné à la solitude, il ne connaîtra guère de plaisirs. C’est pourtant lui qui, au crépuscule de sa vie, écrira L’Hymne à la joie, qu’Éric-Emmanuel Schmitt aurait volontiers appelé La Rédemption par la joie. Cette joie, qui est comme l’aboutissement de la création, apparaît en effet bien utile en cette époque qui “préfère l’étourdissement et le divertissement, ces pratiques qui nous arrachent à l’ennui ou l’affliction.”
En seconde partie du volume, une pièce de théâtre, “Kiki van Beethoven”, écrite si tôt après la redécouverte de Copenhague. Par la fiction d’un monologue, bien sympathique, émaillé de paroles de sagesse à la manière d’Éric-Emmanuel Schmitt, elle exprime ce que l’essai traduit sous une forme conceptuelle. Christine, avec Zoé, Candie et Rachel, vont redécouvrir la force et la puissance de Beethoven. On retiendra notamment la belle histoire de monsieur “Zéro Faute” qui recevait des lettres énamourées d’une inconnue, en fait sa voisine dans la séniorie. “Ce qui est important, c’est de faire exister l’amour, pas d’être heureux en amour. Raoul de Gigondas, je l’aime et je lui apporte les bienfaits de l’amour, mais il ignore que c’est moi. Mes lettres, je les signe La Lointaine”, il n’en sait pas plus. (…) Je suis heureuse, il est heureux. L’amour existe et il nous épanouit.”
Charles DELHEZ
Canoë (Canada) - « Beethoven traduit en mots »
L’auteur français Eric-Emmanuel Schmitt a beau être l’un des auteurs francophones les plus lus dans le monde, il est toujours aussi passionné par la musique, qu’il a étudiée au conservatoire de Lyon. Bach, Mozart et Beethoven l’accompagnent et l’inspirent toujours: «Vous savez, je donnerais encore tout aujourd’hui pour être musicien plutôt qu’écrivain.»
Son tout dernier ouvrage de fiction s’inspire de l’oeuvre puissante de Beethoven et porte en titre la remarque piquante et pleine d’humour de Mme Vo Than Loc, qui fut son professeur de piano: «Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent...»
Beethoven était en quelque sorte en exil dans la vie de l’écrivain depuis la fin de son adolescence. De façon impromptue, il est revenu dans sa vie lors de la visite d’une exposition de masques à Copenhague. Il a eu envie de le réécouter.... puis s’est demandé pourquoi il s’était éloigné de lui.
L’écrivain et philosophe explore cette question, et bien d’autres, dans un ouvrage exquis qui met des mots d’une justesse parfaite sur l’intensité du message de Beethoven. Il est suivi du monologue Kiki van Beethoven, qui n’est pas moins puissant puisqu’il raconte comment une femme dans la soixantaine a été profondément guérie par la musique, en acceptant d’abord d’avoir très mal, puis d’épouser à nouveau l’existence.
Le livre s’accompagne d’un CD d’oeuvres de Beethoven choisies à l’aveugle par l’auteur, qui voulait avant tout partager des interprétations «très vives, très dynamiques et très spirituelles» avec ses lecteurs, au fil des pages. La lecture débute d’ailleurs avec la brillante ouverture de Coriolan, interprétée par la Columbia Symphony Orchestra.
Pour ouvrir l’appétit, on ne pouvait trouver mieux.
Marie-France Bornais
Publications
- En langue afrikaans, publié par Naledi
- En langue coréenne, publié par Yolimwon
- En langue italienne, publié par Edizioni e/o
- En langue néerlandaise, publié par Atlas
- En langue polonaise, publié par Znak
- En langue russe, publié par Azbooka